Projet

La Navisence constitue un laboratoire à ciel ouvert qui nous aide à mieux comprendre la façon dont débits liquides, transport de sédiment et de débris végétaux varient au cours de l’année. La fonte des neiges et les précipitations abondantes peuvent engendrer des débits importants, lesquels se caractérisent par un transport massif de sédiments. Dans les cas extrêmes, ces épisodes représentent un danger pour la population alentour. L’étude hydro-sédimentaire de la Navisence vise à terme à fournir des outils de prévision des crues et des modèles de prédiction du transport de sédiment (et de bois flottants), deux objectifs qui sont particulièrement ardus en milieu montagnard pour de multiples raisons que nous cherchons à élucider.

Tressage de la Navisence sur les Plats de la Lé (26.06.2024)

Les Plats de la Lé à Zinal

Le long de la plaine alluviale des Plats de la Lé, la Navisence a une pente de 3 %, bien inférieure à la pente moyenne de 10 % entre sa source (le pied du glacier de Zinal) et l’amont du Plat de la Lé. A cause de cette réduction de pente, le débit de la rivière ne permet plus d’entraîner tous les sédiments provenant de l’amont, ce qui entraîne l’apparition de bancs alternés composés de matériaux divers (sable, graviers, blocs de différentes tailles, bois morts). Ces matériaux ne peuvent être mobilisés que lorsque le débit augmente de manière considérable. Il en résulte un lit en tresses qui s’étend sur plusieurs dizaines de mètres de largeur. Sur le tronçon étudié long de 1700 m, la largeur moyenne du lit majeur est passée de 62 à 76 m après les crues morphogènes survenues en juin 2024.

En l’absence d’interventions humaines, l’évolution du tressage de la rivière est dictée uniquement par les processus naturels. Si les précipitations et la fonte des neiges sont les principaux facteurs d’influence, la saturation des sols, la végétation ou les laves torrentielles peuvent aussi jouer un rôle.

Comment « enregistrer » la rivière ?

Différents dispositifs sont déployés afin de recueillir un maximum d’informations sur le comportement de la rivière :

  • mesure continue du débit grâce à un capteur de hauteur d’eau (CREALP) ;
  • mesure continue du transport de sédiments grâce à un système de 12 géophones à plaques (CREALP) ;
  • relevés topographiques effectués par drone ;
  • mesures de la granulométrie de surface ;
  • mesures de débits par sonde de conductivité ou profileur de courant à effet Doppler (ADCP) ;
  • caméra de surveillance dominant la plaine alluviale.