Bilans sédimentaires

Grâce à la photogrammétrie, la capture de photos par drone permet de générer des orthophotos ainsi que des modèles de terrain (DSM) représentant le lit de la rivière en trois dimensions. La soustraction d’un DSM à un autre permet ensuite d’obtenir un DoD (DSM of Difference) qui permet d’identifier les changements géomorphologiques du lit, ainsi que de connaître le bilan sédimentaire du tronçon entre deux dates. Les sédiments ont-ils plutôt tendance à s’y accumuler ou à s’en extraire ?

Exemple de comparaison entre le 02.11.2018 et le 06.11.2019. Les zones d’érosion (rouge) et de déposition (bleu) mettent en évidence les principaux changements géomorphologiques du lit. Certaines zones de dépôt correspondent à l’ancien passage de l’écoulement.

Bilans après les crues de 2018 et 2024

Le long des Plats de la Lé, des quantités importantes de matériaux se sont déposées au cours des trois crues morphogènes qui se sont produites depuis le début des mesures (02.07.2018, 21.06.2024 et 29.06.2024). Même après avoir soustrait les volumes d’érosion, les bilans sédimentaires se sont avérés largement positif, ce qui souligne le rôle important de la plaine alluviale dans la rétention des sédiments provenant de l’amont.

CruesDépôt (m3)Erosion (m3)Bilan (m3)Equiv. bennes 10 m3
2018+39 972-24 037+15 935+1 594
2024+61 021-41 572+19 449+1 945
Bilans sédimentaires après les crues de la Navisence aux Plats de la Lé. Les DoD sont calculés à partir des DSM réalisés avant/après chaque événement. Informations complémentaires au bas de la page.

Bilans inter-saisonniers après la crue de 2018

Pour les années 2019 à 2023, on constate au contraire une diminution du volume du lit au terme de chaque saison. Dans un premier temps (2019 et 2020), les crues saisonnières ont permis d’évacuer une partie des sédiments accumulés au cours de la crue morphogène du 2 juillet 2018, avant de tendre vers une situation plus proche de l’équilibre entre les apports et les pertes de matériaux.

ComparaisonDépôt (m3)Erosion (m3)Bilan (m3)Equiv. bennes 10 m3
2019 – 2018+8 731-15 676-6 945-695
2020 – 2019+2 203-5 579-3 376-338
2021 – 2020+592-914-322-32
2022 – 2021+1 293-1 837-544-54
2023 – 2022+2 832-3 542-710-71
Bilans sédimentaires inter-saisonniers de la Navisence aux Plats de la Lé. Les DoD sont calculés à partir des DSM réalisés à l’étiage, lorsque la hauteur d’eau est proche de son minimum. Informations complémentaires au bas de la page.

Changements géomorphologiques apparus lors des crues de 2024

Superposé à l’orthophoto du 5 juillet 2024, le DoD (DSM of Difference) ci-dessous montre que les zones de dépôts, en bleu, se concentrent majoritairement sur la partie centrale du lit alors que les zones d’érosion, en rouge, concernent plutôt les extensions latérales du lit par érosion de berge.

Vue aérienne des Plats de la Lé le 05.07.2024. Cliquez sur l’image et déplacez le curseur pour voir apparaître les zones d’érosion (rouge) et de déposition (bleu) apparues depuis le 11.06.2024, date du relevé précédant les crues exceptionnelles survenues les 21 et 29 juin.

Des photos plus détaillées de l’état du lit avant/après ces deux crues majeures sont présentées sur la page dédiée aux crues.

Détails concernant les chiffres de volumes fournis ci-dessus :

  • Longueur du tronçon : 1700 m
  • Données sources : DSM géoréférencés avec maille de 10 cm (précision sub-décimétrique)
  • Méthode : soustraction de DSM avec seuil de détection de 20 cm
  • Masques utilisés : lit majeur au terme de la période, sans les zones où un remodelage anthropique des rives est observé.

Les chiffres obtenus varient en fonction de la qualité des données ainsi que de la méthode de détection employée. La précision des DSM a été vérifiée au moyen de points de contrôle et plusieurs méthodes de détection ont été comparées afin de valider les résultats.

Lors des crues morphogènes, le volume d’érosion a tendance a être surestimé par la végétation haute présente sur les berges érodées. Au contraire, le volume de déposition a tendance à être sous-estimé, le volume des sédiments qui forment les nouvelles extensions latérales du lit ne pouvant pas être mesuré.